- CHARITÉ (FILLES DE LA)
- CHARITÉ (FILLES DE LA)CHARITÉ FILLES DE LACongrégation religieuse fondée au XVIIIe siècle par saint Vincent de Paul et sainte Louise de Marillac. Ayant rassemblé des «personnes de qualité» dans une association de Dames de la Charité pour l’assistance aux pauvres malades, Vincent de Paul eut l’idée de leur adjoindre des auxiliaires recrutées dans les classes plus populaires et disponibles pour les tâches les plus humbles. Le projet se réalisa avec le concours de Louise de Marillac (morte en 1660), veuve depuis 1625 d’Antoine Le Gras (qu’elle avait épousé en 1613). Connue de Monsieur Vincent depuis 1624, se dévouant depuis 1629 à la visite des Compagnies de charité instituées en province, Louise accepta donc d’assurer la formation et le gouvernement du petit groupe de jeunes filles qui se réunit chez elle le 29 novembre 1633.À ces Filles de la Charité Vincent de Paul assigna une autre tâche, l’instruction des petites filles de la campagne. En un temps où les vœux de religion entraînaient pour une femme l’obligation de vivre enfermée dans un cloître, Monsieur Vincent, tout en établissant pour les sœurs des règles de vie assez austères, s’appliqua fermement à maintenir le caractère séculier de la Compagnie. C’est comme groupement séculier qu’elle reçut l’approbation royale en 1657, celle du Saint-Siège en 1668.À la mort des deux fondateurs (1660), les Filles de la Charité, dont le recrutement s’était rapidement élargi, comptaient une quarantaine de maisons en France et avaient déjà pris pied en Pologne (Varsovie, 1652). Au lendemain de la Révolution française, elles furent les premières congréganistes à se reconstituer légalement (12 déc. 1800), Napoléon pensant pouvoir les utiliser pour monopoliser et contrôler toutes les activités de bienfaisance sociale. Au XIXe siècle, leur expansion hors de France, en de nombreuses fondations missionnaires, fut considérable. Une veuve, Élisabeth Seton (1774-1821), est à l’origine de leur essor aux États-Unis.À la suite des visions de sainte Catherine Labouré (1806-1876) et de la dévotion à la «médaille miraculeuse», la petite chapelle des Filles de la Charité, rue du Bac à Paris, est devenue un centre de pèlerinage très fréquenté. Sous le nom de sœur Rosalie, Jeanne-Marie Rendu (1786-1856) se rendit très populaire dans le quartier Mouffetard et le faubourg Saint-Marcel, en raison de son extraordinaire dévouement, spécialement à l’occasion de la peste de 1832 et des journées d’émeute de 1848.Les Filles de la Charité de saint Vincent de Paul étaient, dans les années 1990, un peu moins de trente mille à travers le monde. Le gouvernement de la société est assuré à la fois par une supérieure générale, élue pour trois ans, et par le supérieur général des prêtres de la Mission (Lazaristes).
Encyclopédie Universelle. 2012.